Passer d’une carrière de footballeur professionnel à celle de chargé d’assistance médicale, c’est l’incroyable parcours de Mostafa Badaoui. Entre le Maroc, l’Angleterre le Japon et les Émirats, en passant par Grenoble, récit d’une reconversion réussie.
Vous avez réussi à concilier études et sport de haut niveau. Racontez-nous votre parcours atypique.
Je suis né à Oujda au Maroc, à 55 km de la Méditerranée. J’étais sélectionné en équipe du Maroc quand j’étais cadet. Afin de poursuivre mes études en littérature étrangère anglaise, j’ai rejoint la France. Direction l’université Stendhal de Grenoble où j’ai parallèlement intégré le club de foot de la ville. A Lyon, j’ai décroché une licence d’anglais et je me suis envolé pour l’Angleterre pour être assistant de français dans un lycée de Boston. J’ai repris le foot dans le club de Vauxhall et lors d’un match de coupe, l’entraîneur Brian Clough, l’équivalent de Guy Roux (ndlr, AJA, Auxerre, 89) au club de Nottingham Forest, m’a remarqué et m’a proposé un contrat de semi pro. J’ai signé tout en terminant mon année dans le lycée où j’enseignais le français à des bacheliers anglais. J’étais milieu et je portais le numéro 10, comme Maradona, mon idole de toujours. J’étais très rapide et créatif. Je dribblais fort. Mon rôle : faire le lien entre les défenseurs et les attaquants. On dit souvent qu’on gagne les matchs si on a un bon milieu de terrain. Le numéro 10 est le moteur de l’équipe, on organise tout, on est le cœur de l’équipe. Je me sentais épanoui.
Vous avez arrêté prématurément le foot professionnel, que s’est-il passé ?
J’ai eu un grave accident à Nottingham qui a stoppé net ma carrière. J’ai été rapatrié en France et ai connu deux ans de convalescence. En y réfléchissant, c’est peut-être cette expérience qui m’a poussé vers l’Assistance médicale.